
Burning est le grand oublié des récompenses au Festival de Cannes, c’est ce qu’on lit partout. Mais l’est-il vraiment ?
8 ans après la sortie de son dernier film Poetry récompensé pour son scénario, le coréen Lee Chang-Dong est de retour pour livrer un film particulièrement bien écrit malgré ses longueurs.
SYNOPSIS
Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, retrouve par hasard son ancienne voisine, Haemi, qui le séduit immédiatement. De retour d’un voyage à l’étranger, celle-ci revient cependant avec Ben, un garçon fortuné et mystérieux. Alors que s’instaure entre eux un troublant triangle amoureux, Ben révèle à Jongsu son étrange secret. Peu de temps après, Haemi disparaît…
UNE MAITRISE CERTAINE DE L’ÉCRITURE
Nous connaissons tous des films qui ont la réputation d’être des pépites mais que l’on trouve plus ou moins anodins. Pour ma part, Burning fait parti de ces films impossibles à adorer malgré les qualités.
Nous sommes plongés dans une Corée du sud moderne où la jeunesse évolue dans un environnement hybride, à la fois pauvre et riche comme le souligne Jong-Soo en parlant de la richesse de Ben.
Le film nous est présenté de manière à ce que l’on ne sache pas où l’on va, ce qui est frustrant puisque cette impression dure au moins la moitié du film.
On ne sait pas où il nous emmène, et pourtant, la maîtrise de l’écriture est certaine : Burning est long, parfois ennuyant, mais aucune scène n’est à jeter tant elles font sens dans un contexte de lecture global.
LA RÉALISATION RÉALISTE DE LEE CHANG-DONG
Il y a une certaine cohérence, un récit qui fortifie les relations entre les personnages et surtout le mental de l’individu, et plus particulièrement le dérangement intérieur.
La solitude et le fantasme d’une vie à deux, le bonheur que l’on ne retrouve plus une fois qu’il s’est échappé.
Sans oublier la réalisation réaliste de Lee Chang-Dong qui nous oblige à nous attacher à son protagoniste.
C’est dans une mise en scène toujours léchée qu’évoluent les personnages, on retient une scène absolument splendide et marquante où Hae-Mi est filmée en plan-séquence de dos, nue, dansant en contre-jour face à un coucher de soleil…
UN FINAL INATTENDU
Si Burning peut nous endormir, il peut également profiter de son scénario qui mêle le non-dit à l’explicite, sans jamais nous dire clairement ce qui est réel.
C’est là que le dernier acte devient marquant pour son changement inopiné en thriller noir où la scène finale nous interroge sur une action commise par le personnage principal :
Est-elle méritée et innocente ? Qui a raison ?
EN BREF…
Burning profite de son intelligence scénaristique aux dépends de grosses longueurs afin de livrer une dernière séquence inattendue.