![[Critique] – Bienvenue à Suburbicon de George Clooney](https://www.monsieurasgard.com/wp-content/uploads/2017/12/critique-bienvenue-a-suburbicon-une.jpg)
Mercredi 25 octobre avait lieu la projection de Bienvenue à Suburbicon au Club 13. Découvrez dès à présent l’avis de Madame Cleophele sur le film !
Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence… Bienvenue à Suburbicon.
George Clooney cosigne le scénario de Bienvenue à Suburbicon avec les frères Coen et ça se sent ! On découvre avec plaisir une comédie acide et absurde comme eux seuls ont le secret.
Comme à leur habitude, Joel et Ethan Coen s’attaquent au rêve américain. Cette fois, ils dépoussièrent les années 50 et nous racontent l’histoire d’un enfant de 10 ans qui réalise que son père est un escroc prêt à tout.
Ils s’amusent à piétiner l’époque fétiche d’Hollywood et nous entraînent dans les coulisses d’une banlieue pas si parfaite.
Un scénario un peu prévisible et très marqué par la plume des frères Coen. Comme souvent, ils nous démontrent qu’il faut se méfier des apparences et nous embarquent dans leur univers chaotique.
Malgré tout, c’est une belle comédie avec un casting de rêve.
Matt Damon et Julianne Moore sont magnifiques ensemble et incarnent à la perfection tous les clichés des 50’s.
Oscar Isaac redonne un peu de rythme au film avec son personnage aussi drôle que détestable. Un rôle qui devait initialement être joué par George Clooney qui confie être un peu jaloux « c’est un personnage génial […] il arrive et il vole la vedette à tout le monde »
Où est donc George Clooney dans ce film ? On m’avait dit « un film de George Clooney » et j’ai été déçue… La faute au scénario qui est beaucoup voir même trop Coen et pas assez de Clooney.
George Clooney souhaitait au départ raconter une histoire vraie : l’arrivée de « la première famille afro-américaine à Levittown« .
Une famille noire qui en emménageant en banlieue au milieu des blancs avait attisée la haine de près de 500 personnes.
Un fait divers qui est résumé dès l’ouverture du film et relayé finalement au second plan laissant place à un scénario que les frères Coen lui avaient envoyé en 1999. La critique sociale et raciste devient alors une simple comédie absurde.
George Clooney explique qu’il a voulu montrer que le racisme n’était pas présent seulement au Sud des États-Unis et que « cette intolérance était aussi manifeste dans le nord-est du pays« .
Il a également souhaité intégrer des images d’archives pour montrer la réalité du racisme.
On ne sait pas si la prise de risque est mesurée, censurée ou improvisée. Néanmoins, on aurait aimé que George Clooney s’efface moins et qu’il nous dévoile un film plus engagé. Il aurait pu nous offrir une belle réponse aux événements racistes survenus récemment aux États-Unis.
Fan des frères Coen ? Précipitez-vous au cinéma ! Le film est en salle à partir du 6 décembre.
