Call Me by Your Name de Luca Guadagnino

Si cette semaine est la semaine de sortie de 2 films importants pour l’adolescence avec la déception de Lady Bird, Call Me by Your Name est une réussite inconcevable et maîtrisée de la part de Luca Guadagnino.

SYNOPSIS

Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia.

Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour.

Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

 

Les films sur la sexualité et particulièrement sur la découverte de celle-ci sont nombreux, mais Call Me by Your Name se différencie de ces films par sa capacité à faire comprendre sans être implicite. A aucun moment du film le personnage ne fait un coming-out en disant « Je suis gay ».

C’est l’instant capté qui nous interpelle, ces vacances d’été dans un monde déconnecté des réalités habituelles où l’eau, le soleil et la fête sont les compagnons principaux des différents personnages.
C’est à travers ce cadre idyllique que Luca Guadagnino nous présente Elio, sa famille, ses amis, et Oliver.

On pourrait se sentir proche des personnages par le langage, alternant du français à l’anglais à l’italien. Elio est un adolescent attachant qu’on parvient à comprendre, sans jamais tomber dans le stéréotype de l’homosexuel.

N’oublions pas de parler de la performance notable de Timothée Chalamet (méprisable dans Lady Bird), montrant surtout un adolescent qui se pose des questions existentielles et normales.

Le contexte de l’Italie accentue notre amitié pour lui puisqu’ils pourraient être extrêmement répressifs vis à vis de son orientation sexuelle (soulignons alors le dialogue touchant qu’il entretient avec son père vers la fin du film).

La mise en scène nous prouve surtout que la vie est brève, surtout ses instants de bonheurs qui filent à une vitesse ahurissante, notamment en coupant très souvent les scènes avant qu’elles ne se terminent (une musique peut-être interrompue tout comme une action), ce qui nous frustre autant que les personnages lorsqu’ils doivent se dire au-revoir.

La relation qu’il entretient à Oliver évolue au fur et à mesure et reste imprévisible, originale, rendant alors leur histoire intéressante à suivre.

POUR CONCLURE…

Si Call Me by Your Name reste plat vis à vis de ses thématiques, il nous scotche du début à la fin en nous faisant aimer le personnage d’Elio et ses différentes idées dans un cadre culturel européen.