[Critique] – Dalida

[Critique] – Dalida

Le 9 janvier avait lieu la projection du film Dalida au Royal Monceau. Cleophele revient sur cette soirée suivie d’une série de questions/réponses avec la réalisatrice, Lisa Azuelos. Découvrez dès à présent son avis sur le film !

SYNOPSIS

De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire… Une femme moderne à une époque qui l’était moins … Malgré son suicide en 1987, Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.

UN JOLI BIOPIC MUSICAL

Lisa Azuelos, réalisatrice de Lol et Comme t’y es belle, aime parler des femmes et peindre le tableau de leur vie intime.
Pour son premier biopic, elle a décidé de nous faire découvrir la face cachée de Dalida.

Une femme incroyable qui fut icône de la pop musique française pour toute une génération et une grande ambassadrice du Disco. N’oublions pas, Dalida a été l’artiste française la plus récompensée du show business avec pas moins de 70 disques d’or !
Femme élégante à l’apparence parfaite, c’est une vie privée bien triste que nous découvrons dans le film.

Dalida a vécu 100 vies et fut une femme moderne à une époque où c’était encore plus mal vu qu’aujourd’hui.

Son histoire est tellement dramatique qu’on pourrait croire que c’est un roman. Sa gloire a été aussi importante que sa solitude. Pas besoin d’inventer un scénario incroyable, Lisa Azuelos n’avait qu’à nous conter les amours de Dalida…

Gros point positif de ce film : le casting masculin qui est à tomber !
L’excellent Jean-Paul Rouve est toujours aussi juste, il avait peur de faire vieux (Lucien Morisse a 32 ans lorsqu’il épouse Dalida) mais son jeu est parfait et personne n’y pense.

On retrouve également le TRES beau Nicolas Duvauchelle, toujours sexy même en mini short !

Et puis, il y a l’incroyable Riccardo Scamarcio qui interprète Orlando. Une belle révélation, d’un acteur italien déjà bien connu dans son pays qu’on demande à voir encore plus souvent chez nous.

Très heureuse que Lisa Azuelos ait réussi à le sortir de son village des Pouilles pour nous le présenter.

On adore le film parce qu’il nous plonge dans l’univers de Dalida : les costumes lamés, les cheveux gonflés et puis les tubes !
On aime voir un film réalisé par une femme forte pour parler d’une femme encore plus forte ! Un film qui dénonce un peu le patriarcat et qui met en avant le girl power !

Dalida aurait pu être un film d’époque avec boule à facettes et patte d’eph’ mais c’est un film résolument moderne et intemporel.

Je suis moins fan du playback un peu raté qui vient gâché les moments d’émotion.
J’ai également pas vraiment accroché au rythme du film et au conformisme du biopic. J’ai même été gênée par la présence d’une scène presque lunaire pendant le tournage du film de Youssef Chahine. Très courte, sans sens, sans saveur et surtout pourquoi ? Elle tombe comme un prétexte pour montrer une autre partie de Dalida qui n’est pas le sujet de ce film.

Par ailleurs, c’est vraiment le côté « les malheurs de Dalida » qui m’a le moins convaincu.

C’est tellement dramatique que ça l’est trop et il nous manque une graduation pour nous tirer une larme. Une impression d’un film un peu en surface où le personnage principale n’arrive pas à être attachant et où le drame ne fait pas pleurer.

Q&R : RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE

Après la projection du film, nous avons eu le plaisir de rencontrer la réalisatrice, Lisa Azuelos, malgré l’absence de l’actrice principale, Sveva Alviti, suite à son malaise au Grand Journal sur Canal.

Elle nous a confié que le projet avait pris 5 ans et que c’est en parti Julien Madon, le producteur, qui s’est battu pour que le film se fasse.
Si le film semble authentique, il y a pourtant 50% de l’histoire qui sont inventés et qui repose sur l’intuition de la réalisatrice.

Pourtant, même ceux qui ont connu Dalida disent que tout semble vrai.  Les 50% restant reposent sur les témoignages que la réalisatrice a récolté et la collaboration très importante d’Orlando. Elle a voulu parlé de tellement de chose, que c’est devenu compliqué de réduire le film à 2h.

Lisa Azuelos explique que son film est sur la mort, la dépression, la solitude et l’épuisement de la vie.

Selon elle, Dalida est attirée par la mort et l’amour. C’est une femme attirée par les hommes qui meurt, une femme dépressive qui a été mal soignée. Mais aussi tout simplement une femme normale : « Toutes les femmes veulent être Dalida. Dalida veut juste être une femme. »

De manière général, tous les films de Lisa Azuelos sont des histoires de femme. Elle nous a d’ailleurs rappelé qu’elle est a l’origine d’une association de lutte contre ce qu’elle a appele la « gynophobie » mot qu’elle a inventé pour qu’on arrête de parler des femmes en tant que victimes. Pour elle, Dalida est une femme maltraité. Une femme forte et libre qui vivait a une époque pas assez moderne et qui portait le poids de la culpabilité.

La réalisatrice nous a également beaucoup parlé de son actrice principale. Elle nous a expliqué qu’elle avait fait un énorme casting mondial qui s’est resserré en Italie. Et qui s’était terminé avec un casting sauvage en Italie et une révélation quand Sveva Alviti a interprété « je suis malade » en playback pendant les essais et que toute l’équipe a pleuré.

Lisa Azuelos nous a également raconté qu’elle avait eu l’impression que Dalida était présente pendant le tournage à l’Olympia. Un projecteur a explosé alors que ça arrive très rarement, elle a vu ça comme un signe « Dalida is in the room !« .  Elle a ajouté avec humour :

« Quand on est enceinte, on ne voit que des femmes enceintes dans la rue. Quand on travaille sur Dalida, on ne rencontre que des gens qui ont connu Dalida ».

Enfin, pour terminer l’entretien sur une touche positive, elle nous a avoué avoir toujours autant de plaisir à écouter Dalida !

BANDE ANNONCE
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=-CN_nvsDggI]
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Madame Cleophele

Social media manager le jour, Madame Cleophele aime le Canada, le foot, les chats, le cinéma et les escarpins dorés ! C’est aussi une grande fan de télé-réalité et une experte en pot au feu.

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