[Critique] – Gueule d’ange de Vanessa Filho

Un certain regard à Cannes a connu lors de cette édition la diffusion de Gueule d’ange, un film beau, éprouvant et prenant.

SYNOPSIS

Une jeune femme vit seule avec sa fille de huit ans. Une nuit, après une rencontre en boîte de nuit, la mère décide de partir, laissant son enfant livrée à elle-même.

UNE CONSTRUCTION INTELLIGENTE

Si vous êtes sceptiques des films qui passent à Cannes, Gueule d’Ange est le film qui peut mettre d’accord tout le monde par l’universalité des propos qu’il tient.

À quoi peut ressembler une relation toxique entre une mère et une fille ?

C’est ce que nous propose de découvrir Vanessa Filho en nous montrant rapidement que le personnage incarné par Marion Cotillard a ses vices, malheureusement nocifs pour sa fille.

C’est dans l’intimité des cadres serrés que s’expriment les différents personnages, enfermés dans un malheur constant, se libérant uniquement dans la nature lorsqu’ils se retrouvent seuls ou en paix. Par ailleurs, ce malheur est construit intelligemment par de longues scènes, la plupart en plan-séquence, on y voit surtout des actrices construire des personnages.

On se laisse porter par des interprétations presque trop réalistes de Marion Cotillard, que l’on déteste profondément dans ce film, mais surtout cette jeune révélation qui est incroyable, à la fois sobre et portant les émotions à travers son regard.

On a d’abord l’impression d’une longue accumulation d’évènements tragiques fragilisant la première partie du film en jouant beaucoup trop sur le pathos. Mais on se rend compte par la suite que l’esthétique agréable et l’évolution de l’histoire rend le tout très harmonieux.

EN CONCLUSION…

Gueule d’Ange est un film qui joue du pathos de manière intelligente en nous proposant l’histoire d’une petite fille attachante à qui l’on veut donner l’amour qu’elle ne reçoit pas.