[Critique] – La Mémoire Assassine de Won Shin Yun

[Critique] – La Mémoire Assassine de Won Shin Yun

Le questionnement de la place de la VoD dans le monde du cinéma est un débat actuel et qui marque les esprits depuis le dernier Festival de Cannes. C’est avec plaisir que j’ai pu découvrir au Club de l’Étoile La Mémoire Assassine de Won Shin Yun, un film qui ne sortira pas dans les salles françaises, aux côtés des spectateurs de SensCritique lors d’une ciné-expérience.

C’est dans ce contexte de cinéphilie qu’a été projeté La Mémoire Assassine, le prix du jury du Festival du film policier de Beaune, en présence d’Audrey Pulvar et InThePanda.

SYNOPSIS

Byung-su est un ancien tueur en série souffrant de la maladie d’Alzheimer. Lorsque de nouveaux meurtres sont commis près de chez lui, il décide de mener l’enquête, persuadé de savoir qui se cache derrière ces atrocités. Le danger est d’autant plus grand qu’il en vient à soupçonner le nouveau petit ami de sa fille. À moins que tout ceci ne soit que le fruit de son imagination et que le seul tueur en liberté ne soit personne d’autre que lui-même…

Pouvoir voir sur grand écran un tel film est un privilège incroyable. Aujourd’hui, le marché du cinéma sud-coréen est certainement le plus ambitieux du monde, et pourtant, la distribution française est aux abois (Battleship Island, l’équivalent du Titanic, distribué uniquement une fois par jour au Publicis…).

C’est dans ces moments où il faut soutenir les plateformes, dont particulièrement e-cinéma.com, diffusant les films qui ne sortent pas en salles, permettant alors de découvrir un cinéma totalement inconnu, qu’on ne retrouve pas en streaming.

UN FILM QUI NOURRIT L’ESPRIT DU SPECTATEUR

Le prix du jury est totalement mérité, La Mémoire Assassine est un thriller ambitieux qui détient une force d’incompréhension considérable sur le spectateur du début à la fin.

S’il est réussi, c’est d’abord par la présence d’un protagoniste travaillé, autant physiquement (le look à la Oldboy) que mentalement (cette voix-off constante de réflexion). C’est un personnage auquel on s’attache, déjà par ses motivations de meurtres (comme Dexter), et sa maladie d’Alzheimer le rendant unique.

C’est un film puzzle qui nourrit l’esprit du spectateur à chaque instant, tout comme les films où les personnages sont malades (on peut penser à Fight Club, Memento…). C’est dans un contexte de brouillard que nous suivons le personnage dans des conditions particulières : nous savons ce qu’il ne sait pas puisqu’il oublie ce qu’il apprend, mais nous ne savons pas ce qu’est la réalité vu que sa maladie pourrait la déformer.

Ainsi, nous sommes dans un état de surprise constant puisqu’il y a des rebondissements très souvent.

UNE PORTÉE IMAGINATIVE ET INTERPRÉTATIVE

Plus que l’attention que l’on porte au film afin de percer ses secrets, c’est sa portée imaginative et interprétative qui intéresse.

Avec un grain de l’image soigné, et des personnages typiques du cinéma sud-coréen, la course-poursuite laisse le spectateur croire à un scénario prévisible pour au final le manipuler et le retourner complètement au fur et à mesure que l’on avance.

EN CONCLUSION…

La Mémoire Assassine est un thriller qu’il faut voir sans hésiter pour son intelligence constante et ses personnages inscrits dans un monde incertain.

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Monsieur Pravine

19 ans, étudiant en cinéma, fan de cinéma et de séries, « Her » le meilleur des films!

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