[Critique] – Marie Madeleine de Garth Davis

[Critique] – Marie Madeleine de Garth Davis

Après la réussite de Lion, Garth Davis se plonge dans la recréation d’un des mythes les plus connus de l’histoire de l’humanité, la vie de Jésus Christ, mais cette fois-ci du point de vue de Marie Madeleine.

SYNOPSIS

Marie Madeleine est un portrait authentique et humaniste de l’un des personnages religieux les plus énigmatiques et incompris de l’histoire. Ce biopic biblique raconte l’histoire de Marie, une jeune femme en quête d’un nouveau chemin de vie. Soumise aux mœurs de l’époque, Marie défie les traditions de sa famille pour rejoindre un nouveau mouvement social mené par le charismatique Jésus de Nazareth. Elle trouve rapidement sa place au cœur d’un voyage qui va les conduire à Jérusalem.

UN HUIT-CLOS DÉRANGEANT

Profondément intimiste à travers chaque plan, Garth Davis plonge le spectateur dans un huit-clos dérangeant car il ne concerne pas un lieu mais le personnage de Marie Madeleine.

Nous sommes autour d’elle du début à la fin, même si on retrouve peu d’intérêt pour elle et c’est la grande faiblesse de ce film,
basant son récit autour d’un personnage inintéressant.
Pour un récit historique, les marqueurs cinématographiques s’éloignent presque intentionnellement de la réalité, créant alors une incrédibilité encore plus forte.

 

Les différents personnages parlent comme s’ils étaient à notre époque, et le rendu visuel accompagné de l’esthétique offrent un côté documentaire qui décrédibilise l’approche anthropologique et historique du mythe.

UN FÉMINISME SANS RÉFLEXION

La modernité dans un film relatant d’une époque ancienne est un point positif, mais elle est ici abusive, presque trop simple. Cette modernité, à travers le féminisme est inutile pour la raison puisqu’il peut y avoir qu’un sens littéral, sans aucune nuance.

Les personnages de Marie et de Jésus sont obnubilés par la paix et l’amour, même l’émancipation de la femme est inintéressante, sa famille finit par accepter la présence de « Dieu » et ça se termine là.

A quoi bon faire un film faisant passer un féminisme sans réflexion autour d’un personnage effacé avant le récit principal ?

TITRE

Les scènes, du début à la fin, sont dotées d’un rythme extrêmement lent, surtout contemplatif, avec une musique orchestrale encadrant tout les instants à en faire mal aux oreilles par la répétition (la bande-son orchestrale de Lion était travaillée et le thème principal reconnaissable).

Mon admiration pour Joaquin Phoenix est sans fin et mon amour pour le duo Joaquin Phoenix-Rooney Mara est éternel, mais la
direction des acteurs est inexistante, les personnages sont aussi vides que les acteurs (à part le personnage un peu plus nuancé de Pierre, incarné par Chiwetel Ejiofor).

EN CONCLUSION…

Marie Madeleine est un vide abyssal se réfugiant dans un réalisme contemplatif et abusif de la modernité sans rien apporter de nouveau à ce mythe. Préférez les chefs d’œuvre de Scorsese (1988) et Mel Gibson (2004) à Marie Madeleine.

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Monsieur Pravine

19 ans, étudiant en cinéma, fan de cinéma et de séries, « Her » le meilleur des films!

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