![[Critique] – Stronger de David Gordon Green](https://www.monsieurasgard.com/wp-content/uploads/2018/02/stronger-critique-blog-monsieurasgard-1.jpg)
Si cette décennie sera marquante pour une chose, plus que l’évolution de la technologie, ce sont les menaces terroristes qui marqueront le plus les mémoires. S’il y a eu de nombreux attentats ces dernières années, on s’intéresse aujourd’hui au double-attentat de Boston en 2013, causant alors la mort de 3 personnes et les blessures de plus de 180 personnes.
Stronger sort la même semaine que le 15:17 pour Paris, même s’il est sorti il y a de nombreux mois aux États-Unis…
SYNOPSIS
En ce 15 avril 2013, Jeff Bauman est venu encourager Erin qui court le marathon : il espère bien reconquérir celle qui fut sa petite amie. Il l’attend près de la ligne d’arrivée quand une bombe explose. Il va perdre ses deux jambes dans l’attentat. Il va alors devoir endurer des mois de lutte pour espérer une guérison physique, psychologique et émotionnelle.
BANDE ANNONCE
UNE BELLE SURPRISE
Si l’on devait résumer le film en quelques mots, ce serait « extrêmement différent de ce que l’on pouvait attendre », mais ce n’est pas un résumé négatif puisque c’est une surprise. Dans ce genre de film où on suit la vie d’une victime, on s’attend à ce que le pathos soit développé, parfois de manière à en abuser.
Mais ce film est extrêmement respectueux envers la victime et décide de ne pas le montrer uniquement sous un angle.
En effet, c’est la 2ème fois que nous avons à faire à un film plutôt triste où Jake Gyllenhaal a à faire à un évènement tragique (dans Southpaw, il perdait sa femme), et cette fois-ci, nous nous intéressons presque exclusivement à lui.
C’est à la fois une qualité puisque nous découvrons la vie d’un homme marqué physiquement et moralement par l’évènement, mais également un défaut puisqu’il met en arrière-plan l’attentat en lui-même lorsqu’il n’est pas concerné.
UN FILM CENTRÉ SUR JEFF BAUMAN
Le film évoque des évènements mais sans vraiment entrer dedans, on peut par exemple penser à la mort du 1er terroriste qui est évoqué vaguement à travers les informations à la télévision et la joie des familles des victimes, mais pas assez non plus puisque l’on entend seulement les réactions des familles lorsque l’on apprend l’arrestation du second terroriste.
On comprend avec le film que tout tournait autour de Jeff Bauman, que ce soit sa famille qui le protégeait presque un peu trop, les personnes extérieures qui lui parlaient sans cesse de l’attentat, mais aussi et surtout sa mère détestable au plus haut point, frôlant presque le profit (en voulant s’approcher d’Oprah Winfrey grâce à son fils).
UN PERSONNAGE A LA FOIS ATTACHANT ET DÉTESTABLE…
C’est justement cette multi-facettes qui rend ce film agréablement surprenant, on a à faire à une mère détestable même si on nuance en comprenant qu’elle fait de son mieux.
Mais ce qui est le plus surprenant c’est le personnage de Jeff Bauman, on le déteste autant qu’on l’aime, et certaines choses qu’il fait dans le film nous rendent fou de rage, notamment la relation qu’il entretient avec Erin.
Tatiana Maslany (Orphan Black), incarne parfaitement cette femme sachant à la fois aimer, aider, mais aussi comprendre qu’elle n’a pas à tout subir.
Que ce soit avant l’accident ou après l’accident, il est resté insupportable et on ne s’attendait peut-être pas qu’il soit aussi détestable à certains moments, comme lorsqu’il devait dîner avec Erin mais qu’il boit comme un trou dans un bar.
Si Jake Gyllenhaal est un des acteurs les plus fascinants du moment, Tatiana Maslany l’accompagne avec une alchimie.
Sans oublier la réalisation de David Gordon Green (qui réalisera le prochain Halloween) qui nous marque par des scènes incroyables (la discussion dans la voiture, les moments après les explosions…).
EN RESUME…
Si on peut critiquer le film sur le fait qu’il n’en dit pas assez sur l’attentat et sur la suite des évènements, on suit avec attention la vie de Jeff Bauman en le détestant, et en l’aimant. Et comme ils le répétaient, BOSTON STRONG !