![[Critique] – V E R O N I C A](https://www.monsieurasgard.com/wp-content/uploads/2018/01/veronica-une-1024x683.jpg)
Situé dans le 17ème près des Champs-Élysées, c’est dans le fameux Club de l’Etoile que s’est déroulée l’avant-première de VERONICA, une petite salle où il y a une ambiance de partage et plus particulièrement ici, le partage de la peur.
C’est Jean Baptiste Clément qui était au cœur de l’animation.
Réputé pour ses capacités de mentalisme et de magie, dès notre entrée, il nous demande d’inscrire sur une feuille notre pire cauchemar.
Il explique plus tard qu’il y aura 3 expériences paranormales, toutes impressionnantes puisqu’il devinait à la fois les cauchemars, mais également le nom de la mère d’une spectatrice.
Après une introduction du film par le biais d’expériences, les lumières s’éteignent, et le film commence.
SYNOPSIS
À Madrid, après avoir participé à une séance de spiritisme avec ses amies, une jeune fille est assaillie par des créatures surnaturelles qui menacent de s’en prendre à sa famille.
Le seul cas d’activité paranormale officiellement reconnu par la police espagnole.
S’il y a bien une chose qui rend ce film attirant, c’est tout ce marketing autour du film. Le fait que ce soit une histoire vraie (l’histoire tirée du seul rapport de police espagnol lié au paranormal), mais également la présence d’un metteur en scène connu dans le milieu de l’horreur pour des films en caméra embarquée, à qui l’on doit notamment les films REC.
VERONICA est-il un bon film ?
Et bien, ce que l’on peut dire, c’est qu’il n’est pas un film d’horreur commun que nous avons l’habitude de voir, et ça c’est une véritable bonne nouvelle à une époque où l’horreur s’enchaîne sans vraiment marquer (en dehors des films de James Wan qui se démarquent du lot).
Paco Plaza nous livre une mise en scène particulière, nous donnant l’impression de voir un film d’auteur, nous rappelant énormément Grave (de Julia Ducournau, 2016) à la fois par son esthétique combinée au film d’horreur mais également à travers l’actrice principale, les deux femmes se ressemblant à la fois physiquement mais également dans leurs manières d’être.
S’il y a bien une chose qui marque dans le film, c’est sa musique. Avec un genre d’électro rétro mélangé à des chansons espagnoles de l’époque, ce qui nous parle peu dans l’univers de l’horreur où priment surtout les thèmes horrifiques.
Alors oui, le Ouija est un concept horrifique totalement dépassé, que nous connaissons presque par cœur sans même y avoir touché dans la vraie vie, mais VERONICA nous livre des aspects que nous ne connaissions pas, comme par exemple chanter une berceuse ou une chanson douce avant de quitter le jeu, mais aussi les différents symboles de protection…
Mais l’originalité réside surtout dans sa manière de montrer ou de suggérer l’horreur, il sait parfaitement comment nous faire peur en utilisant une caméra qui suit de près les personnages pour que nous ayons peur de ce qui les entoure (comme ce travelling
circulaire lors du Ouija, ou la scène du sac qui tombe sans cesse du meuble).
UNE MISE EN SCENE ORIGINALE
Si nous allons encore plus loin, ou plutôt plus près de cette « entité diabolique », c’est le suivi des ombres qui domine.
Nous sommes obligés de souligner sa mise en scène originale liée à l’horreur et à l’esthétique, mais c’est aussi ce qui fait du film qu’il ne nous touche pas particulièrement, il ne fait pas peur même si certaines séquences sont malsaines.
VERONICA est un meilleur film de comédie que d’horreur, Paco Plaza développe des personnages secondaires hilarants, les enfants ont des rôles vraiment géniaux et on s’y attache facilement, mais est-ce normal de trouver le film plus drôle que flippant ?
On a également des gros défauts, comme le visuel de la créature noire, qui, dès qu’elle apparaît clairement à l’écran, ne fait plus du
tout peur. Mais également la sous-exploitation d’un des personnages les plus fascinants du film qui est la sœur aveugle, nommée « La sœur morte » par les élèves, étant aveugle et fumant, elle aurait pu jouer un rôle plus décisif que deux scènes courtes où elle interagit avec le personnage de Veronica.
EN RÉSUMÉ…
VERONICA est un film d’horreur qui se démarque des autres par sa mise en scène et son esthétique, mais qui sont également des choses qui vont creuser un fossé entre ce que nous attendons d’un film d’horreur, et ce qu’il nous livre.
Les photos issues de la véritable enquête à la fin du film nous montrent quand même que le film représente avec authenticité l’enquête et que ce sont des choses qui se sont vraiment passées (livrées sur un fond de narration essentielle à un film au cinéma, comme pour Conjuring 2).