First Man de Damien Chazelle

First Man de Damien Chazelle

First Man de Damien Chazelle

Damien Chazelle a une longue carrière devant lui : après les coups de cœur musicaux Whiplash et La La Land, le jeune réalisateur s’attaque cette fois-ci à une histoire vraie, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de celle de Neil Armstrong, le 1e homme à avoir marché sur la Lune en 1969.

SYNOPSIS

Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale.

UNE GRANDE HISTOIRE

Filmer le passé sous-entend une connaissance et une appropriation d’un évènement qu’on n’a très probablement pas vécu avec un recul suffisamment lointain (et en-dehors d’un contexte de rivalité entre les États-Unis et URSS) afin de livrer une des plus grandes histoires modernes à l’écran en étant objectif.

Aborder ce miracle de manière téléologique aurait été maladroit : tout le monde sait que Neil Armstrong est le premier homme à avoir marché sur la Lune, la finalité est ainsi connue avant même d’être montrée à l’écran.

La finesse de l’écriture réside dans cette déviation narrative, en passant de l’habituel : « Va-t-il réussir ? » au plus juste « Comment va-t-il en arriver là ? ».

PROFONDÉMENT INTIMISTE

First Man est profondément intimiste dans son paradoxe entre l’intimité que l’on éprouve pour lui et celle qu’il éprouve avec l’astronomie, et l’éloignement presque impensable entre Neil Armstrong et sa famille.

En réalité, ce paradoxe n’est pas inscrit dès le début mais intervient lorsque Karen, sa petite fille, décède d’une pneumonie.

Dès lors que cette tragédie ai lieu, le foyer n’est plus représenté comme étant un chez-soi chaleureux mais un cataclysme désorganisé où une mère souffre de l’anarchie provoquée par ses enfants et la solitude d’un mari absent.

De plus, Neil est surtout représenté à travers ses collègues, ses amis, plus qu’avec sa famille. Et ce, jusqu’à la fin du film où l’on parvient à retrouver à nouveau cette convivialité bienveillante lorsque Neil pense à Karen sur la Lune.

UNE BANDE SON ÉPATANTE

C’est surtout un film qui met en lumière la face-cachée d’un symbole des États-Unis : cette victoire spatiale, et Neil Armstrong.

Au-delà de cette communion que l’on a avec lui grâce aux plans (extrêmement et sans cesse) rapprochés, c’est sa froideur et son amour persistant pour l’astronomie que l’on découvre.

Chevronné, ambitieux et déterminé le caractériseraient, mais ce sont les victoires et les échecs de l’exploration spatiale qui rythment sa vie parsemée d’embûches psychologiques et physiques.

On retient les pertes humaines des différents projets, le danger permanent de chaque mission… et son sang-froid qui lui permet finalement de venger les morts (ses amis et sa fille) en allant enfin sur la Lune.

On retient de la même manière les parallèles intelligents entre les missions de Neil et les réactions de sa femme, sans nous couper dans l’élan de l’exploration lunaire finale en nous laissant intégralement avec Neil, là où la bande-son de Justin Hurwitz épate à travers le thème The Landing (qui, nous l’espérons, sera récompensé aux Oscars), quelque part entre Interstellar et l’Odysée de l’espace.

UNE PERFORMANCE BOULEVERSANTE

Il ne parlait jamais du décès de sa fille, ainsi, nous ne voyons à aucun moment des séquences où elle apparaît.

Néanmoins, la grande force du film réside dans son caractère émotionnel surpuissant du dernier acte qui met en avant un mythe de la mission, mythe qui a longtemps été discuté et controversé par sa part de mystère.

En effet, aux bords d’un cratère, le film met en scène Neil jetant le bracelet de sa petite fille. Ce geste fort, inventé pour le film, crée l’unique parallèle avec des flash-back « malickien » aux côtés de sa famille.

Nous ne savons pas ce qu’il y faisait en réalité ni si le bracelet faisait parti de son inventaire d’objets mais cette séquence montre que le distance entre la Terre et la Lune ne change en rien les blessures de la vie, qui suivent éternellement l’homme jusque dans l’espace.

Tout comme l’étiquette du personnage inexpressif qui continue à coller à Ryan Gosling mais n’omettant en rien cette performance
hallucinante et bouleversante.

POUR CONCLURE…

First Man est un chef-d’œuvre intimiste et bouleversant sur un homme singulier et historique.

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Monsieur Pravine

19 ans, étudiant en cinéma, fan de cinéma et de séries, « Her » le meilleur des films!

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