Jean-Christophe & Winnie de Marc Forster

Jean-Christophe & Winnie de Marc Forster

Les adaptations cinématographiques des films d’animation se développent. Après Alice, Maléfique, Cendrillon, nous verrons prochainement Aladdin, Le Roi Lion, Mulan et Dumbo…

Mais avant ces grands classiques du studio, nous sommes projetés en enfance avec Winnie, Coco Lapin, Bourriquet, et Porcinet. C’est la franchise de Winnie l’Ourson qui est traduite en prises de vues réelles par Marc Forster (Quantum of Solace, World War Z).

SYNOPSIS

Le temps a passé. Jean-Christophe, le petit garçon qui adorait arpenter la Forêt des Rêves bleus en compagnie de ses adorables et intrépides animaux en peluche, est désormais adulte. Mais avec l’âge, il est devenu sérieux et a perdu toute son imagination. Pour lui rappeler l’enfant attachant et enjoué qu’il n’a jamais cessé d’être, ses célèbres amis vont prendre tous les risques, y compris celui de s’aventurer dans notre monde bien réel…

 

**Si vous pensez voir un calque du dessin-animé, détrompez-vous puisque l’esthétique même de ce film repose sur un anti-modèle original.**

Le monde ensoleillé et extrêmement jaune de nos souvenirs n’est pas ce qui compose la fameuse forêt des rêves bleus où vivent nos protagonistes, et ce, dès le début du film.

En effet, l’introduction est ici composée de plusieurs séquences plus ou moins rapides où le contexte et la relation entre Jean-Christophe et ses amis fantastiques sont exposés, on apprend de la même manière qu’il vient le temps de dire au revoir et de quitter cette jeunesse.

Ce qui est marqué par les adieux mais aussi l’évènement tragique qui est la mort de son père, la fracture de son innocence d’enfant.

Cette ouverture de film utilise les pages d’un livre pour démontrer l’avancée dans la vie avec des arrêts sur images animés à chaque fin de scène. Et dès cette longue exposition nous permettant de découvrir l’univers dans lequel nous nous trouvons, l’image est grise, bleue, presque glauque.

Le brouillard rejoindra d’ailleurs ce monde. Les poupées sont très réalistes et on y trouve des plans étranges mais touchants qui lient la nature (des fleurs) et les poupées (Winnie) en faisant interagir le personnage à l’aide de sa main.

Il y a un photo-réalisme fort qui éloigne le danger des fonds verts et des effets spéciaux.

UNE INTERPRÉTATION ÉMOUVANTE

Le personnage de Jean-Christophe est difficilement compréhensible de la part des enfants qui verront le film :

Comment s’attacher à son personnage principal alors qu’il fait du tord à son entourage ?

En incarnant un homme dans l’incapacité de partager de l’amour à sa femme et sa fille, Ewan McGregor livre une interprétation on ne peut plus émouvante par son rapport aux autres.

Si les personnages de la forêt sont niais et facilement influençables, ils permettent de souligner à chaque phrase des évidences qui sont acquises par le spectateur mais pas forcément par le personnage.

C’est ce que l’on voit avec ce ballon rouge, presque à la manière d’Albert Lamorisse qui souligne un amusement certain des enfants sans que Jean-Christophe soit convaincu par l’amusement qu’il pourrait offrir à sa fille Madeleine.

UN MESSAGE FORT ET INTEMPOREL

Le film est profondément humain et décide d’offrir la parole insoupçonnable à un enfant : c’est Madeleine qui maîtrise et joue avec la morale du film.

Si les dialogues et l’attachement que l’on a vis à vis de Winnie et ses amis nous émeut avec facilité au point d’avoir souvent les larmes aux yeux, c’est par le message fort et intemporel qu’ils délivrent : les personnes que l’on aime et les petites choses de la vie doivent parfois être des priorités.

L’incarnation du mal et du conflit est présent par cette mallette qui représente son travail, à contrario de ses proches (sa femme, sa fille et ses amis) qui sont souvent mentionnés pour faire réagir Jean-Christophe.

POUR CONCLURE…

Jean-Christophe & Winnie est un excellent divertissement qui mélange légèreté et profondeur afin de livrer le meilleur film familial de l’année, émouvant et attachant par les personnages qui composent le récit.

Suivre:
Monsieur Pravine

19 ans, étudiant en cinéma, fan de cinéma et de séries, « Her » le meilleur des films!

Find me on: Web


Vous recherchiez quelque chose?