
Si les productions Blumhouse se succèdent et obtiennent de bons scores au box-office, les films s’accumulent et impressionnent de nullité, dont La Nonne, le 5ème film de l’univers de Conjuring.
L’année 2018 a été une année fragile pour le cinéma d’horreur (même si l’attente de la sortie du nouveau Halloween est insoutenable).
SYNOPSIS
Quand on apprend le suicide d’une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l’Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l’enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l’abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…
Qui peut dire de Conjuring 2 que c’est un mauvais film ?
Véritable Graal offert par James Wan, on pouvait y découvrir des scènes terrifiantes, un récit extrêmement bien ficelé mais surtout une réalisation qui pourrait nous émouvoir par sa dextérité.
C’est au cœur de ce chef d’œuvre que l’on fait face à la terrifiante Valak, aka « la Nonne » pour la première fois.
Et bien même si c’est le personnage le plus effrayant du film (en étant plus que secondaire), il n’y aurait pas dû avoir de spin-off dessus…
CRÉDIBILITÉ : ZÉRO
En plus d’entacher le nom de Tom Hardy, Corin Hardy est aux commandes d’un film pauvre qui possède très peu d’éléments pour respirer.
Le récit, et le scénario de manière générale est d’un niveau d’écriture accablant.
En plus de développer une structure environnante habituelle (un prêtre, un homme banal, un cimetière, une église, un exorcisme…), une grande partie du film est basée sur une évolution imprévisible des personnages (ce qui n’est pas une qualité dans ce cas-là) qui sont dotés d’une intelligence comparable à une chèvre, ce qui serait presque insultant pour les chèvres.
En effet, même si le cliché des choix invraisemblables faits par les personnages est une pratique courante dans les films d’horreurs, on frôle ici la crédibilité 0 (on vous propose de passer la nuit dans un lieu qui paraît intégralement hanté, que faites-vous ? Vous parvenez à sortir du lieu hanté en revenant seul quelques heures plus tard ?).
BIEN TROP PRÉVISIBLE
Mais ce n’est même pas le problème principal du film… sa médiocrité est plus inquiétante que l’horreur, qui fait effet à aucun moment, avec des séquences horrifiques prévisibles (les arrivées par derrière), hilarantes (les effets spéciaux loin d’être parfaits), et des screamers qui cherchent à imiter l’inégalable :
le travail sur les screamers que parvient à accomplir James Wan dans Conjuring 2 en jouant avec le spectateur sur le moment parfait où faire intervenir son screamer.
La Nonne est géniale là où on ne l’attend pas du tout, c’est à dire la comédie (bien-sûr non désiré… ce qui est encore pire).
Entre le personnage du Frenchie qui drague lourdement la jeune sœur, ses répliques dans des situations critiques (« Je ne suis pas français, je suis français canadien », ou encore « Quel est ton vrai nom ? Maurice… » où l’on explose de rire).
Vous pourriez avoir l’impression que l’on crache de trop sur ce film, mais il mérite ces pavés de haine (en plus des spectateurs déficients qui composent les salles de cinéma pour le cinéma horrifique).
Néanmoins, on retient un seul point positif : l’esthétique de l’image. Le travail sur la lumière est impressionnant à quelques moments, on retient surtout le plan où la sœur fait ses vœux allongée sous un corps brûlé, montrant l’opposition entre la vie et la mort, la lumière et l’ombre.
POUR CONCLURE…
La Nonne est à l’horreur ce qu’est un poulet dans l’assiette d’un végétarien, c’est à dire un déchet qui n’a qu’une seule place : la poubelle.