
Trois ans après la sortie de « Your Name », le grand succès mondial de Makoto Shinkai. Le réalisateur japonais remonte sur les devants de la scène pour présenter son nouveau film « Les Enfants du Temps » (Tenki no Ko).
J’ai eu l’occasion de découvrir cette nouvelle aventure en avant-première au Grand Rex. Tout comme « Your Name », ce nouveau long-métrage arrive comme un brin de poésie visuel qui vient ensoleiller un cinéma d’animation parfois trop centré sur la 3D.
SYNOPSIS
Jeune lycéen, Hodaka fuit son île pour rejoindre Tokyo. Sans argent ni emploi, il tente de survivre dans la jungle urbaine et trouve un poste dans une revue dédiée au paranormal. Un phénomène météorologique extrême touche alors le Japon, exposé à de constantes pluies. Hodaka est dépêché pour enquêter sur l’existence de prêtresses du temps. Peu convaincu par cette légende, il change soudainement d’avis lorsqu’il croise la jeune Hina…
UN RÉCIT PROCHE DES LONG-METRAGES HABITUELS
Si l’animation japonaise peut être souvent décriée ou caricaturée, il y a bien un de ces réalisateurs qui sait faire vibrer son public et le plonge dans des romances parfois fantastiques. Il peut ainsi mieux l’absorber dans son univers digne de grands romans merveilleux.
C’est le cas du film « Les Enfants du Temps » qui, sans grande prétention, arrive gentiment en ce début d’année 2020, pour proposer quelque chose de radicalement différent ; aussi bien dans ce qu’il raconte, que dans ce qu’il montre.
En effet, si le récit semble assez proche des long-métrages habituels de l’artiste, on ne se lasse pas de retrouver sa patte graphique si particulière. Il propose une animation à la fois traditionnelle mais également très proche de la réalité, à la limite de la photographie.
Une merveille visuelle qui tourne totalement le dos à des productions trop mécaniques ; laissant place à une animation plus traditionnelle où tout est vivant et où rien est laissé au hasard.
UNE IMPRESSION DE DÉJÀ VU
Si l’aspect graphique est un vrai bijou, en revanche, le sujet se corse lorsqu’on aborde le scénario. Le film est pourtant loin d’être mauvais. Il laisse simplement une véritable impression de déjà vu, qui plane autour de l’histoire et de ses personnages.
On retrouve un binôme d’adolescents, fille et garçon, que tout oppose. Ils vont tenter de s’aimer malgré une barrière fantastique qui va les diviser. Étrangement, cela rappelle quelque-chose…
LA PATTE SHINKAI
De plus, j’ai mis un certain temps à vraiment rentrer dans le film, qui ne prend pas forcément le temps de démarrer comme il se doit, délaissant la phase d’exposition, pour rentrer directement dans le vif du sujet.
Malgré les défauts qui peuvent paraître redondants ; on retrouve la patte Shinkai que l’on aime tant et qui fait plaisir à contempler sur fond de musique du groupe Raidwimps qui rythme le tout comme il se doit.
EN CONCLUSION…
Le film s’avère être une belle surprise. Il marche malheureusement dans les pas de « Your Name » sans pour autant le surpasser.
Il va aborder des thèmes plus matures dans sa globalité. En passant par l’écologie ou le sacrifice de soi pour les autres. Le film ne va pas devenir, à mon goût, le nouveau film d’animation japonais à recommander.
« Les Enfants du Temps » est donc un beau cadeau rempli d’ambition et au message qu’adresse Makoto Shinkai à son public sans pour autant transcender les codes et révolutionner un univers déjà existant.