
Il existe des films qu’on peut apprécier sans pour autant s’en rappeler, et c’est un bilan quelque peu problématique de cette année 2018 puisqu’il existe de nombreuses œuvres appréciables lors du visionnage mais très rapidement oubliables.
C’est le cas de The Little Stranger, contrairement au long-métrage précédent de Lenny Abrahamson, Room, marquant en plus d’avoir été acclamé par la critique.
SYNOPSIS
Fils d’une modeste domestique, le docteur Faraday s’est construit une existence tranquille et respectable en devenant médecin de campagne. En 1947, lors d’un été particulièrement long et chaud, il est appelé au chevet d’une patiente à Hundreds Hall, où sa mère fut employée autrefois. Le domaine, qui appartient depuis plus de deux siècles à la famille Ayres, est aujourd’hui en piteux état, et ses habitants – la mère, son fils et sa fille – sont hantés par quelque chose de bien plus effrayant encore que le déclin de leurs finances. Faraday ne s’imagine pas à quel point le destin de cette famille et le sien sont liés, ni ce que cela a de terrifiant…
UNE AMBIANCE AMBIGUË
Si The Little Stranger ne parvient pas à rentrer dans la cour des grands, il parvient néanmoins à installer une ambiance ambiguë où l’angoisse est complétée par l’image soignée.
En effet, nous nous retrouvons projetés au sein d’un récit qu’on pourrait qualifier de huit-clos, à la fois dans son constat initial : un médecin qui retourne dans la maison où travaillait sa mère lorsqu’il était plus jeune, et surtout dans l’enfermement de ce personnage vis à vis de cette mansion, quasiment considérée comme étant le logement parfait par celui-ci.
L’impression d’être enfermé peu importe où nous sommes pourrait être comparable à Room, où la situation initiale est insoutenable à l’intérieur comme à l’extérieur, c’est le confrontement à un monde inconnu.
La peur, quant à elle, est façonnée par l’humanisation excessive de cette demeure et surtout par la force du silence.
Suggérer sans montrer est d’autant plus intéressant dans un récit où l’on tente de prouver la présence d’un certain surnaturel.
Le film ressemble parfois au Secret des Marrowbone (qui mérite d’être vu) qui développe un fil rouge émotionnel et caractériel avant de mettre en avant une intrigue horrifique.
Au final, c’est surtout le casting de qualité (Domhnall Gleeson, Ruth Wilson, Will Poutner, Charlotte Rampling) qui fait le film.
On voit très peu d’utilité dans sa réflexion finale qui ne paraît pas essentielle malgré son culot scénaristique.
POUR CONCLURE…
Malgré une création d’ambiance réussie et des acteurs porteurs, The Little Stranger n’est pas un film qu’on retiendra en cette fin d’année.