
Qui de mieux pour interpréter Venom que l’excellent acteur britannique caméléon Tom Hardy ?
C’est l’un des personnages les plus emblématiques de l’univers Marvel lié à Spiderman, et pourtant… son film solo se fait sans l’araignée rouge même si on l’avait découvert auparavant dans le dernier opus de la trilogie de Sam Raimi en 2007.
SYNOPSIS
Possédé par un symbiote qui agit de manière autonome, le journaliste Eddie Brock devient le protecteur létal Venom.
Il a fallu plus de 10 ans pour que le symbiote fasse son apparition dans l’univers Marvel et les fans l’auront attendu avec patience.
Malheureusement, l’excitation redescend rapidement lors de son visionnage tant il frôle l’absurde.
Comment faire un bon film ? Avec un bon scénario.
Ici, l’histoire déjoue son support d’origine pour nous proposer un récit simpliste où la prévisibilité des évènements (le fait de deviner sans arrêt ce qu’il va se passer 2 scènes plus tard) et la construction narrative se font de manière à nous prendre pour des enfants.
En effet, dès sa séquence d’ouverture, on est déçu par la façon de nous présenter cette arrivée sur Terre des symbiotes (d’où viennent-ils ? A quoi ressemble la comète ? Comment ont-ils pu récupérer des symbiotes aussi puissants ?), et surtout, l’exposition de l’antagoniste qui suit nous présente un méchant caractéristique de l’univers des super-héros actuel : faire le bien en faisant quelque chose de mal, en y croyant dur comme fer.
Mais ici, on ne croit à aucun moment en ses intentions (on pouvait comprendre Thanos dans Avengers : Infinity War).
Dommage pour Riz Ahmed qui reste bon…
DU TEMPS A DÉMARRER
Le véritable problème réside dans ses fameuses 40 minutes coupées : on y voit les trous, comme une série en regardant un épisode sur deux.
Le problème des studios qui règnent en maître dans l’industrie hollywoodienne prend une place de plus en plus consternante : c’est notamment ce qui a gâché Batman vs Superman, possédant une director’s cut mémorable à contrario de sa version coupée !
Ainsi, on suit le quotidien d’Eddy Brock sans motivation, comme si on y était forcé. Nous prenons aucun plaisir à apprendre à le connaître, tout simplement parce qu’on a l’impression de tout savoir de lui avant même qu’on nous l’explique…
Il faut attendre presque 45 minutes pour que le film démarre réellement.
ON PEINE A SUIVRE L’ACTION
On reprend goût au film à partir de la rencontre entre Eddy et Venom, mais le montage reste toujours catastrophique, les scènes n’ont pas le temps de s’installer, les personnages sont dans une course-contre-la-montre avant même qu’ils aient besoin de courir, et surtout : nous n’avons pas le temps de nous intéresser à eux.
L’action reste intimement liée à la réalisation, ce qui laisse apercevoir… rien du tout. Les scènes d’action, déjà peu nombreuses, sont charcutées : on peine à suivre l’action (autant la scène de course-poursuite en moto qui est un copié collé de Black Panther, que la scène finale).
D’autant plus qu’on a à faire à un des pires climax de l’histoire de Marvel où la résolution est presque évidente et le combat illisible (utilisant son décor encore plus mal que l’aéroport de Civil War).
Alors qu’est ce qu’on retient de bien dans ce film au final ?
On retient surtout Tom Hardy qui joue merveilleusement bien comme à son habitude, tout son jeu lors de la fusion avec le symbiote est impressionnant, ses mimiques théâtrales pourraient nous faire penser à Johnny Depp (lorsqu’il était bon, c’est à dire il y a 10 ans en incarnant Jack Sparrow).
Mais surtout, c’est sa manière d’incarner un homme qui partage son corps avec un parasite qui est intéressante, on pourrait presque penser au film Legend où il incarne des frères jumeaux.
Venom est également un personnage fascinant et jouissif, à la fois dans son discours et sa violence.
Mais rien ne peut être parfait n’est ce pas ? Le personnage, pourtant extrêmement sombre, devient tout public : il n’y a aucune goutte de sang du début à la fin, mis à part un ou deux dialogues effrayants, on pourrait presque s’y attacher…
POUR CONCLURE…
Venom est un film qui souffre intensément des scènes coupées en proposant de l’action hachée et illisible dans un cadre qu’on n’a pas le temps de découvrir.
Tom Hardy et Venom restent le seul point fort de ce film aux côtés des deux scènes post-génériques qui teasent le prochain Venom et un film d’animation Marvel.